Co-écrit avec BA MUHAMADU EL MUSTAFA
--- Gaston Galloux* toujours sous son manteau laiteux?
--- Effectivement, toujours dans sa splendide blancheur, cette noirceur
--- Noirceur? Qui t’oppresse ? Blanc et noir, noir et blanc quel triste décor!
--- N'est-ce pas cette tristesse qui exalte la toute beauté : l'on s'élance et se lance dans la méditation, véritable passion.
--- Hum la passion quel étrange sentiment ! Accoutumance ou besoin irrépressible?
--- Je ne saurai où sabrer, car valsant entre les deux… Tel un bateau ivre dans une mer calmement agitée...
--- L'ivresse des profondeurs? Aurais-tu plongé mon vieil ami ! Jusqu’où t'es-tu embourbé ?
--- Parfois les lettres nous condamnent à fuir la toute petitesse de la grandeur et nous emmènent au-delà des frontières du mondain, de là on se livre à une autre gymnastique cérébrale que seuls oseraient entamer et poursuivre les dignes comme vous.
--- Et jusqu'où l'aventurier est-il noyé dans son ivresse?
--- Ah ne me questionne pas, car je ne sais Ami. Ce dont je suis sûr est que j'ambitionne l'extermination de l'oisiveté ayant élu domicile dans l'âme des plus profanes...afin que tous te rejoignent dans les lumières.
--- Que d'éloges qui m'envoient ravir ! Dis, ta plume tu la portes avec une telle légèreté qu'on s’y méprendrait ...je ne peux que me vouter par délicatesse.
--- La puissance du verbe, la force de l'imagination créatrice, la valeur symbolique de la pensée philosophique, tout ça, je le loue à la nature, quelques fois elle me les prête cette belle dame, sinon je paie de mon sang, d'autres jours, je les vole à travers les regards des passants; et parfois c'est de l’encre débordante de ta plume que je saisis la vague, me fraie une plongée, une inspiration.
--- Telle une lance tu frappes à gauche, transperces à droite, te baisses, évites, tournes, sautes, laissant feuilles mortes sur ton passage tel un héraut tu cries, pleures, saignes, tu dédaignes la gloire telle une racine...
--- Ta métaphore, elle a la perfection dans sa ligne de mire... J’aime cette symphonie,
--- Hum la cacophonie de la bille qui roule sur le papier d'un blanc terne, la main qui vole et survole le blanc...
À suivre.... (Lire STUPORE MENTIS 2)
*Gaston Galloux: École primaire d'Orléans la source (France).
Contexte :
Deux vieux potes nostalgiques de l'époque où les LETTRES seules comptaient, seules parlaient …
L'époque où le Saphir était la ponte d'une belle prose inspirée tantôt d'une beauté éphémère que l'on veut immortaliser à jamais, tantôt d'un vieux souvenir que l'on veut redonner forme, vie et éternité....
Deux vieux AMIS en transe, libre cours au clavier, jadis Plume et encrier, à la merci des soubresauts de l'inspiration, aucun contrôle de soi, c'est le cœur qui se déchaine dans la spontanéité* et l'exaltation au vu des mots qui se heurtent s'entrechoquent, saignent et touchent au plus profond...
*(1h chrono-live en tout pour le dialogue).