Stupore Mentis 3, la fin d'une trilogie enivrante [acte final]

Co-produit avec MUHAMADU EL MUSTAFA BA

INTRO///
De retour d’une longue croisade, parti à la fin de stupore Mentis 2 (voir article ICI), le capitaine retrouve enfin son vieil ami. Nostalgiques de la belle et fertile époque où leurs graines d’imaginations faisaient place à un monde vaste, tantôt éden, tantôt géhenne… ils se surprennent, encore une fois assis sur le rebord du monde, les pieds dans le vide balançant au rythme de leurs complaintes, avec une envie oppressante : jouer le dernier acte de cette pièce entamée trois ans plus tôt. Hélas, le roulement frénétique et ininterrompu des aiguilles du temps, semble-t-il a tout balayé sur son passage. Quelque chose a changé ! Le capitaine qui jadis, voguait librement sur ses propres pensées un beau matin a vu SA SOURCE tarir. Meurtri, il se confie à son vieil ami…
C’est le dernier acte d’une trilogie qui se joue, mettant en scène la beauté des lettres et de l’imagination. «Tout est possible dans ton monde, donne-toi les moyens d’y accéder » l’ami du capitaine veut éveiller en lui une rébellion, lui faire entendre raison. Dans un discours poignant, plus que jamais énigmatique, insaisissable façonné par le déchainement des passions, avec comme seule règle la spontanéité, ils redécouvrent les sensations de l’ivresse…
Dialogue///

--- La tranchée est creusée saute !

--- Je ne sauterai pas vieil ami ! Après deux ans d’un long périple, tu ne peux exiger de moi cette gymnastique douloureuse.

--- Regardes, sous les rayons du soleil elle pâlit, resplendit, elle semble ravie.

--- Elle ? Tu divagues vieil ami !

--- Hum je me souviens vieux capitaine. Telle la terre vue du ciel…un matin de baptême de l'air… la chance d'un hublot... Authentique face, plus valeureuse qu'un Picasso... ! Cette athlète de la pensée, loin des pistes, elle commande les armées…

--- Ah, je vois, elle me dégoute !

Elle n'est que mirages, reflets de nos désirs.

Elle se joue de toi, de moi, pourquoi devrais-je m'abandonner à ses caprices, ses aléas, encore une fois elle et son aura démoniaque, se jouant de toi vieil ami

--- N'est-elle pas la plus flatteuse des illusions ? Mon capitaine ! Ah quand elle nous tient!

Aucune allégorie ne saurait la décrire,

Elle est envahissante, absorbante, saisissante,

Elle est tenace, ah qu’elle est coriace !

Elle berce les plus tenaces du soir, engage sur la rame de l'action les plus pessimistes et abreuve d'inspirations les cerveaux taris. Je l'ai vue caresser mes neurones sans me toucher!

--- La vérité est que, je l’ai perdue quelque temps après ton départ, n’ayant plus personne avec qui valser, elle m’a quittée, elle s’en est allée… Elle, mon INSPIRATION

--- Serait-elle divine, serait-elle abstraite, serait-elle vraiment de ce monde? Dis-moi Capitaine ! Parle à ton vieil ami, enseigne-moi la lumière.

--- Ah cette lumière ! Je suis tombé dans un gouffre ! Je ne reviendrai plus jamais, je sombre vieil ami.

Adieu, ma lance s'est émoussée. Je ne partagerai plus ta valse, hélas...

Elle qui jadis était mienne, ma fierté, refuse aujourd'hui de s'installer à ma table, décline mes invitations.

Je peine à lui arracher une métaphore, je souffre de ne plus pouvoir réaliser à tes côtés, cette valse endiablée entre lettres et images.

Hélas, la lance (plume) du capitaine semble bien émoussée...

Ô rage ! Ô désespoir ! Comme disait l’autre !

--- Aigre douceur qu'elle propageait !

Le charisme que son verbe nous inspirait...

Saigne mon Capitaine, Saigne,

Car c'est l'héritage du diadème qui est en péril

Elle valait bien plus que tout ton trésor noir en baril...

Mais, halte à la dérive...

Ton navire, mon Capitaine je le veux bien à la croisée des deux rives

là où sous la puissance de Dieu, le soleil s'épanouit.

Là où renouer avec le monde, n'est pas théorie...bien qu'inouïe

--- Mon navire, je l’esquisse là où nos songes à demi-avoués, et nos rêveries

tapissent l'indigo sur lequel se meuvent à en perdre le souffle nos yeux bleus

De cette dame, amère liqueur m’enivre, elle me dévêtit

Plus que jamais, elle me rendait fier, espiègle, et me rendait heureux

Sur les sentiers tortueux de cette croisade que je mènerai pour la retrouver,

nul doute que je sentirai au fond de moi, cette excitation, ce cliquetis

Dilué de sang et de feu, le cœur, jouant sa ballade, agréable symphonie

S'en est fini de mes plaintes! Merci mon vieil ami

La douce plainte de mes divagations de ce baume d'espoir m'emplit...

Idriss Maham & Muhamadu Mustafa Ba

Fin d’une trilogie enivrante, Stupore Mentis 3

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