Kenya : Un baroud d'honneur pas comme les autres, Partie 2

Publié le 03 septembre 2017

Suite au recours de Raila, à la surprise générale, la Cour suprême du Kenya a conclu "Invalid, null & void" à l'endroit des élections à l'ambiance électrique qui venaient de se dérouler dans le pays sous la supervision de l’IEBC.
De nouvelles élections sont donc à venir dans les 60 prochains jours. Les amis d'hier, ennemis d'aujourd'hui (à l'image des ex-beaux-frères, le madré diplomate Jean Ping et le fils du Père Bongo) au coude à coude à l'issue de ce scrutin devront repartir en campagne pour gagner "dans la clarté" cette fois.

Une grande première en Afrique! Le Kenya devient ainsi un cas d'école qui fera surtout le chou gras des oppositions frustrées du continent tout entier.
Difficile d’avoir une lecture claire sur ce retournement de situation; les juges ont-ils voulu se rattraper après leur "raté honteux de 2013" bien que ce ne soient plus les mêmes en poste? S'agit-il d'un accord arrangé par Kenyatta pour définitivement calmer son éternel rival ? L’opposant Raila ayant appelé au calme avec un message subliminal (comme le diraient les adeptes de la théorie du complot) : « je demande aux Kenyans de rester calme. Mais je ne contrôle pas le peuple », l'annulation peut être aussi une sorte de soupape de sécurité dans ce pays où le spectre des violences interethniques est dans les esprits?

Le président élu avait fait montre d'un surprenant franc-jeu sur Tweeter, mais c’était sans compter sa peur de quitter le KenyanStateHouse, car dès le lendemain il a juré de s’occuper de David Maraga (président de la Cour suprême du Kenya) et cie qu’il a pourtant nommé (sur validation de l'assemblée où le JubileeParty, son parti à lui, reste majoritaire). Cette réaction violente écarte l’hypothèse de l’accord, mais quant au « rattrapage des juges » on ne saura jamais. Dans ce registre, Raila Ondinga quant à lui tire à découvert sur la commission électorale (IEBC) dont le responsable informatique a été retrouvé mort une semaine avant le scrutin, bizarre !
Les observateurs internationaux, ayant tous conclu que les élections étaient transparentes et sans difficulté majeures, furent pris de honte par cette décision. Ils tentèrent vaille que vaille de se défendre... à l'image de Mimi Touré, notre Aminata nationale qui a osé dire que les fondements de la décision suprême ne cadrent que la transmission alors que l’organisation des élections et le décompte étaient leurs focus à eux... Quelle ironie !

Tout compte fait, la justice a toujours raison et est indépendante dans les décisions qui arrangent comme celles qui dérangent " c'est uniquement en acceptant cette assertion que ce genre de décision prend un sens "symbolique" et "républicain" sinon ce sera toujours "rira bien qui rira le dernier"

Le vent de la révolution africaine nous viendra, peut-être, de l’Est !

Idriss Maham

# Kenya's Supreme Court threw out Kenyatta's presidential victory #

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