Au Sénégal : sur 10 enfants décédés, seuls 3 sont officiellement déclarés
On parle souvent des enfants non déclarés à la naissance qui sont aux alentours de 30% au Sénégal. Il y'a cependant une statistique beaucoup plus inquiétante, scandaleuse et lugubre : les enfants décédés. Ces derniers sont à plus de 70% non déclarés. Ainsi donc sur 10 enfants décédés, seuls 3 sont officiellement déclarés ... (Vous n'entendrez jamais ce débat occuper l'espace public plus de 2min).
Le taux de la mortalité néonatale au Sénégal est de 21 ‰. Plus on s'enfonce dans le nord, plus ce taux augmente. Ce chiffre honteux est différent de la mortalité infantile (41 ‰) dont les données sont un peu anciennes (avant 2020).
Comment dans cet état de fait l'administration centrale et le gouvernement peuvent-ils imaginer, planifier et réaliser des politiques publiques efficaces pour les enfants ?
Comment dans cet état de fait peut-on scientifiquement comprendre les causes principales des décès dans le pays, disposer des vrais taux de mortalité infantile (bien en deçà des ODD) et ajuster en conséquence notre politique de santé publique ?
Un état doit savoir "absolument tout" (entendez le maximum utile) de ses citoyens : qui est mort, qui est vivant, qui est né aujourd'hui, qui est le fils/fille de qui, qui est au chômage, qui travaille, qui a une entreprise, qui habite où, qui fait quoi, qui est marié, qui ne l'est pas, qui est au pays, qui est à l'étranger, qui entre, qui sort, qui a acheté quoi, qui a vendu quoi, qui ... etc.
C'est avec ces données qu'il planifie au millimètre près les politiques publiques efficaces et qu'il ajuste au fur et à mesure que les résultats tombent et que les données évoluent... C'est littéralement ainsi qu'on peut envisager une gestion accès sur les résultats par opposition à une gestion accès sur le nombre de cartes d'électeurs que l'on est capable de rapporter au chef de parti.
Les données d'abord, ensuite les exigences de résultats, enfin le progrès.
Idriss Maham