Dôme de l’éther : là où la chirurgie a fait taire la douleur pour la première fois

Vous avez surement vécu l’expérience d’une extraction dentaire … ou dans le pire des cas vous avez été sur une table d’opération pour une intervention majeure … Dans les deux situations, bien souvent, la perception de la douleur disparait temporairement sous l’effet magique d’un anesthésique qui bloque la transmission des signaux nerveux liés à la douleur vers le cerveau. Cette merveille de la médecine a mis fin aux cris de douleur des patients qui résonnaient autrefois dans les couloirs, l’époque où chaque geste chirurgical était une épreuve de souffrance.

Immersion dans le lieu où tout a changé : le Dôme de l’Éther. Niché au quatrième étage du bâtiment Bulfinch au Massachusetts General Hospital (MGH), un lieu historique, qui offre un véritable voyage dans le temps.

En franchissant le seuil de cet amphithéâtre unique, on est directement transporté en 1846. C’est ici que, le 16 octobre de cette année, le dentiste William T.G. Morton réalisa la toute première démonstration publique d’une chirurgie sous anesthésie à l’éther. Cet événement, dirigé par le Dr John Collins Warren, allait transformer la médecine pour toujours.

Le Dôme de l’Éther est un joyau architectural empreint d’une atmosphère singulière. Les gradins en bois, spectateurs silencieux de plus de 8 000 opérations réalisées entre 1821 et 1868, semblent encore vibrer des murmures des étudiants et des médecins d’autrefois. Et au cœur de cette salle, une peinture à l’huile saisissante (réalisée par Warren et Lucia Prosperi) immortalise le moment où Edward G. Abbott, le premier patient à expérimenter l’éther, est anesthésié, entouré de médecins et d’un public ébahi par cette prouesse médicale.

 

Dôme de l’éther : là où la chirurgie a fait taire la douleur pour la première fois

L’émotion palpable dans la peinture fait presque revivre l’excitation et l’incrédulité des spectateurs, témoins d’une avancée inouïe. En explorant les artefacts exposés, on est subjugué, fasciné par les outils chirurgicaux d’époque, dont l’aspect rudimentaire souligne le chemin parcouru. Malgré ses limites (inflammabilité, irritation, odeur entêtante, effets cardio-dépressifs, induction lente, etc.), l’éther a ouvert la voie vers une nouvelle ère, aujourd’hui enrichie par des anesthésiques modernes, plus sûrs et efficaces. En quittant le Dôme de l’Éther, un sentiment de gratitude vous envahi. Alors, pour tous les passionnés d’histoire et de médecine, ce trésor caché de Boston est une étape incontournable. Le lieu, imprégné de l’esprit d’innovation et de bravoure, est un hommage vibrant à ceux qui ont façonné la médecine moderne.

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Idriss Maham

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